| Anakano |


C'est une bannière défilante, donc je ne mets que l'une des images


† Contexte †

A Anakano, vous ne trouverez pas de créatures imaginaires ou de yakuza exubérants. Ici, tout est normal... Sauf son centre éducatif. Inutile de se le cacher, appeler ça une école serait une énorme blague ! Même si le directeur Asami Genda croit dur comme fer qu’il dirige un établissement scolaire réunissant lycée et université. Hélas le conseil d’administration a perdu foi en ses élèves depuis bien longtemps.

En 1934, un pari a été lancé en bâtissant le Lycée privé d’Anakano (LYNA). C’était un gros risque à jouer, car la ville d’Anakano est située entre les préfectures de Kyoto, Osaka et Kobe. La ville de Nara est également très proche. Ces quatre villes sont déjà équipées d’un bon nombre d’écoles et ouvrir ce nouveau lycée  aurait pu ne pas fonctionner. Et pourtant, contre toute attente, le lycée connut une notoriété intéressante. Le conseil d’administration laissa s’écouler cinquante ans avant de décider d’investir dans un nouveau complexe. L’idée était simple : s’agrandir intelligemment. Puisque les élèves et les parents d’élèves semblaient satisfaits du système du LYNA, il n’y avait pas de raison pour qu’ils veuillent retirer leurs billes du jeu.
Donc un an plus tard, en 1985, l’Université privée d’Anakano (UANA) ouvrait ses portes. Pas mal d’élèves préférèrent rester sur place plutôt que parcourir plusieurs dizaines, voire centaines, de kilomètres pour étudier. Et l’UANA bénéficia de la réputation de LYNA. Mais malheureusement tout ceci ne devait pas durer.

En 1998, de petits malins s’amusèrent avec le réseau internet du centre scolaire. Tout fut piraté en un temps presque record. Le site internet de l’école avait affiché des tas d’insanités et des rumeurs malsaines sur la plupart des membres du personnel de l’établissement avaient été répandues. Des photos dégradantes et à caractère sexuelle étaient placardées virtuellement, elles concernaient des élèves et des professeurs. Personne ne parvint à étouffer l’affaire et les médias s’emparèrent du scoop aussi rapidement que les pirates qui avaient fait le coup. Le personnel de l’école fut pointé du doigt et la sécurité de leur réseau internet aussi. Le ou les hackers ne furent jamais retrouvés.

A partir de ce jour, ce fut la dégringolade pour l’école. Beaucoup de professeurs et autres employés durent quitter leurs postes et même déménager d’Anakano. Le conseil d’administration fut entièrement mis à la porte avec le directeur de l’époque. Et très peu d’élèves souhaitaient entrer ou poursuivre leurs études dans cette école qui n’en avait plus le nom. La réputation de l’établissement était réduite à néant.

« L’an 2000, nouveau siècle, nouvel air », avait décrété Asami Genda l’actuel directeur de cette institution. Deux ans après la catastrophe, le bâtiment est toujours là mais les gens qui le fréquentent ont commencé à changer. Le personnel vient à reculons et les notes des élèves sont en constante baisse. Les professeurs disaient que les élèves sont des bons à rien. Et les élèves répliquaient clairement que c’était les enseignants qui étaient mauvais. Il n’y avait donc plus aucune bonne volonté des deux camps.
Monsieur Genda sua sang et eau pour relancer son école. Il se déplaça dans les rares établissements scolaires qui l’accueillaient encore pour qu’il fasse un discours et explique que tout avait changé. Mais quelle déception pour les arrivants en première année de lycée. L’ambiance exécrable qui y régnait changea les gens. Des personnes partirent en dépression, en retraite anticipée… Des élèves qui croyaient leur vie fichue pour avoir fréquenté, même un peu, cet établissement avaient fini par partir.

Treize ans plus tard, l’endroit a bien changé. Tous les employés ont été renouvelés. Une équipe pédagogique au sommet de sa connerie règne en maître. Asami Genda est toujours en poste.
Attention, les élèves ne sont pas en reste. Beaucoup sont des adolescents et jeunes gens sans avenir. Une partie vient de famille trop pauvre pour pouvoir se permettre de partir étudier loin. D’autres sont de simples rebelles, des je-m’en-foutistes, des personnes sans ambition et même des yankees exclus des autres bahuts. Et une très faible minorité essaye de s’en sortir. Les rares à poursuivre leurs études à l’UANA n’obtiennent pas toujours leurs diplômes. Puis mettre sur son CV qu’on a étudié là-bas ne fait pas très bon genre.
Les dérives sont nombreuses et les étudiants semblent s’entêter dans la débilité. Vu la réputation du centre, les seules personnes qui ont postulé pour y travailler sont des cas désespérés. On se demanderait presque s’ils ont réellement leurs diplômes pour être professeur.

Fort heureusement l’école de Monsieur Genda n’est pas représentative du reste du monde, mais le niveau de scolarité et le pourcentage d’obtention de hauts diplômes sont à encourager. C’est pourquoi l’Organisation des Nations unies a mis en place un concours international dans le respect de ses objectifs de développement économique et de progrès social. Ce concours se déroulera sur une quinzaine d’années minimum pour avoir des résultats les plus fiables possibles avec des moyennes statistiques correctes. Toutes les écoles du collège à l’université du monde peuvent s’inscrire. Et la meilleure institution remportera la bourse en jeu. Autant vous dire que la compétition va être très serrée lorsque l’on voit des académies inscrites comme Harvard (n°1), Cambridge (n°3), Oxford (n°4), Stanford (n°6), Princeton (n°7), Todai (n°9), Yale (n°10), Kyodai (n°23)… Classement 2013 des universités mondiales selon Times Higher Education World University Rankings

Personne n’oserait jamais inscrire son établissement. Cependant Asami Genda l’a fait ! Il espère relancer l’école. Monsieur le Directeur pense sérieusement remporter la compétition pour redorer le blason du Centre. Mais pour cela il faudrait que tout le monde s’y mette. Et hélas à l’annonce de cette participation, personne ne manifesta le moindre effort supplémentaire. Et quand on a une équipe pédagogique peu compétente, il est difficile d’assurer des cours normaux face à des élèves dont on n’est pas sûr qu’ils ne vont pas se battre en plein cours ou juste s’en aller pendant l’heure.

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